Deux articles publiés dans l'indépendant du 13/06/2019 : DIRE, les succès d'une entreprise très réactive
Sébastien Pitarch et Pierre Teisseire, 44 ans, ont repris cette société carcassonnaise spécialisée dans
la conception de machines spécifiques en 2012.
"Une belle aventure". C'est ainsi que Sébastien Pitarch et Pierre Teisseire, 44 ans tous les deux, qualifient leur parcours depuis qu'ils ont repris en 2012, DIRE (*), société carcassonnaise installée dans la zone de Lannolier, dont ils étaient salariés.
À cette date-là, l'entreprise comptait douze salariés. Ils sont autant à ce jour, pour un chiffre d'affaires similaire, à savoir 1,20 M€. "Nous préférons grossir progressivement", affirme Sébastien Pitarch, chargé de la direction commerciale. Pour les grosses commandes, DIRE choisit ainsi de faire appel à l'intérim ou à la sous-traitance. "Cela nous permet d'être très réactifs", rajoute l'associé. Tout en soulignant la très grande dépendance de leur activité aux commandes de la filière industrielle.
DIRE est spécialisé dans la conception de machines spécifiques. De son développement pour répondre à la demande d'un client, jusqu'à sa réalisation, puis son suivi.
Depuis la reprise de cette société, dont ils sont actionnaires à 51 % (le reste étant détenu par un précédent actionnaire historique), tout n'a pas bien sûr été rose. Ils se souviennent en particulier de l'année 2015, où ils ont dû répondre à un gros chantier. "Nous avions dû monter à 20 personnes car nous n'avions pas toutes les compétences. Depuis, nous nous sommes améliorés notamment sur la planification pour pouvoir répondre à des délais très courts", précise Sébastien Pitarch.
Laurent Costes
Cette entreprise carcassonnaise conçoit des machines pour de gros clients, de la cosmétique au bâtiment, en passant par l'agroalimentaire. Celles-ci peuvent coûter jusqu'à 2 M€ !
Quel est le point commun entre un cosmétique des laboratoires Pierre-Fabre, une boîte de papiers à cigarette, un bouchon en liège reconstitué ou un assemblage de matériaux isolants pour le bâtiment ?
La réponse se trouve dans la zone de Lannolier à Carcassonne. Ces produits ont été réalisés ou conditionnés grâce à une machine, imaginée dans le bureau d'études de la société DIRE (*), puis conçue dans son grand atelier.
Voilà sept ans que Sébastien Pitarch, directeur commercial, et Pierre Teisseire, directeur technique, ont repris cette PME. Bâtiment, cosmétique, agroalimentaire… Son champ d'intervention est vaste. Au départ, il y a le besoin d'un industriel à la recherche d'une machine pour concevoir ses produits. DIRE peut alors imaginer une machine selon le cahier des charges du client, puis la réaliser dans son atelier, dans un délai très variable selon la complexité de la demande. Deux mois ont été nécessaires pour une machine destinée à traiter de la mousse florale, et jusqu'à un an pour une ligne de production de 120 m, équipée de dix machines, commandée par une société spécialisée dans la conception de matériaux d'isolation. La facture des commandes peut ainsi aller de 20 000 à 2 M€.
Initialement tourné vers le secteur du bâtiment, DIRE a souhaité se diversifier, vers d'autres filières pour éviter d'être dépendant de ses clients "ancestraux". Pour l'agroalimentaire, l'entreprise carcassonnaise a mis au point un système pour fabriquer des bouchons reconstitués en liège, pour Diam Bouchage (Pyrénées-Orientales). "Nous avons développé une machine plus perfectionnée que celle existante pour une meilleure qualité et fiabilité", insiste Sébastien Pitarch.
Connu par quelques grandes sociétés nationales, mais pas assez localement, DIRE a participé l'an dernier au salon régional des partenaires de l'industrie SIANE à Toulouse. L'entreprise carcassonnaise sera à nouveau présente pour l'édition 2019, en octobre.
"Nous voulons développer notre clientèle locale car, avec la proximité, nous ferions face à moins de coûts de transport pour déplacer notre personnel, pendant la mise en place des machines", insiste Pierre Teisseire.
Autre projet, celui de la mise en place de systèmes de diagnostic sur les machines, afin de prévenir les pannes en assurant le suivi de la production à distance. "C'est très demandé et il y a un besoin", insiste Sébastien Pitarch.
Laurent Costes
Articles publiés dans l'Indépendant le 13/06/2019